Nous n'avions pas parcouru beaucoup de route quand le moteur crachota et s'arrêta. Le
chauffeur Et son mécanicien sortirent et moi aussi. Je me mis à prier : "Seigneur, tu sais que
nous avons besoin d'arriver à Lanchow. S'il te plaît, pose ta main sur ce moteur ! C'est si dangereux
ici sur la route." Nous avions entendu parler d'autres missionnaires qui avaient été tués de cette
manière. Les hommes s'activaient sur le moteur, qui finit par repartir. Reconnaissante, je remontai
à bord et nous reprîmes notre route. Mais il ne fallut pas longtemps avant que la même chose ne
recommence. Tout se repassa comme précédemment, jusqu'à ce que l'autocar redémarre. Cettte
épreuve se reproduisit plusieurs fois dans la journée, de sorte que le soir venu, nous n'avions pas
parcouru le trajet prévu, mais comme il faisait sombre, nous dûmes passer la nuit sur le bord de
la route.
L'aube parut pleine de clarté et d'espoir. Nous étions dianche, et
ils entreprirent de travailler
sur le moteur dès la luminosité le leur permit. Fatiguée d'attendre, je décidai de marcher jusqu'à ce
que je rencontre un petit ruisseau coulant à travers bois. Il était beau, étincelant au soleil et
serpentant sur les pierres Je m'assis pour profiter du paysage et pour adorer le Seigneur.
Quelque temps plus tard, j'entendis le moteur du camion démarrer, aussi
revins-je vers la
route pour découvrir que nous étions prêts à partir. Nous arrivâ^mes à Lintao, tard ce dimanche
après-midi et nous nous rendîmes missionnaires étaient partis, à la Mission de la Christian
Missionary Alliance. Nous savions que tous misssionnaires étaient partis, mais nous étions les
bienvenus pour y passer la nuit, car les ouvriers chrétiens chinois y travaillaient. Ils nous
préparèrent un bon souper et nous dormîmes en paix, confiants que D.ieu ferait un grand miracle
pour nous le lendemain.
Dès que nous eûmes fini le petit-déjeuner, Dave se dépêcha d'aller à la station
de bus pour
voir si nous pouvions en trouver un à destination de Lanchow, distante d'une journée de transport
plus au nord. Pendant que j'attendais, un chinois, grand et beau mais aveugle vint frapper à ma porte.
Je me souvins immédiatement du récit de Mademoiselle Haupberg sur la famille de mendiants
aveugles. Bien sû^r, je lui demandai s'il en faisait partie. Imaginez ma joie quand il me confirma qu'il
était bien le fils de cette femme aveugle et qu'il servait servait le Seigneur ! Je bénis le Seigneur d'avoir
exaucé les désirs de mon coeur et de m'avoir laissé rencontrer son serviteur, alors même que j'étais
en train de quitter la Chine.
Quand Dave revint, il venait avec une bonne et une mauvaise nouvelle. Il y
avait bien un car
partant pour Lanchow, mais ils refusaient de nous prendre avec eux. Et cette fois-ci, la carte du
magistrat n'avait aucun effet, nous étions dans une autre ville. Mais nous avons insisté et, après
beaucoup de prières, de persévérance et d'insistance, nous sommes finalement parvenus à monter
dans cet autocar bondé.
A chaque fois que nous croisions un autocar venant de Lanchow, le nôtre s"arrêtait et
les deux
chauffeurs s'entretenaient. Nous savions qu'ils demandaient si l'armée communiste avait pris les
villes qu'ils venaient de quitter. Finalement, alors que la nuit tombait, nous arrivâ^mes à Lanchow,
puis nous nous rendîmes à la China Inland Mission en pousse-pousse. En franchissant la porte,
le premier missionnaire rencontré nous demanda, apparemment surpris de nous voir :
" Comment avez-vous fait pour passer ? C'est un miracle. La ville est cernée par les communistes.
Depuis hier nous attendons qu'ils fassent sauter les ponts
au-dessus du fleuve Jaune !"
Effectivement, c'était un MIRACLE ! D.ieu avait ouvert la porte pour que nous
puissions
simplement passer.