Automne 1824 : entrée à la faculté de théologie de Tubingue. Pour cinq ans, ce sera la vie en
séminaire. Un directeur - l'éphore - dirige l'internat. Il est secondé par une sorte d'état-major, choisi
parmi les étudiants les plus distingués. Ces aînés exercent sur les jeunes une autorité toute
fraternelle, les assistent dans leurs études et leurs travaux. Le séminaire de Tubingue est un des
plus réputés de toute l'Allemagne.
De son temps de faculté Jean-Christophe conservera un souvenir bienfaisant. Il a souvent
dit sa reconnaissance du fait qu'aucun de ses maîtres n'ait été un théologien de première grandeur :
un chef de parti ou un fondateur d'école. Blumhardt entend s'instruire, non se perdre dans des
spéculations creuses ou des disputes de mots. Il a son idée, bien à lui, sur la façon de faire ses
études : au dessus de tout il place la Bible, qui apporte au croyant la révélation divine. Harmonie
entre les besoins du coeur et ceux de la raison, tel est son idéal. Il transparaît très net dans ses
premières prédications.