Puis ce fut mon anniversaire, le premier à être célébré en Chine. J'étais triste parce que je
pensais avoir été oubliée. Mais soudainement on frappa à ma porte. Quand je l'ouvris, je me trouvai
face à un jeune garçon chinois avec un chaton dans les bras.
" Maîtresse " me dit-il timidement, " je désire vous offrir ce jeune chaton."
" Comme c'est gentil ! Hsieh Hsieh ni ( merci ). To shao ch'ien ( combien en veux-tu )?"
Mais il ne voulait rien, c'était un présent. Quand je le pris, il se mit à ronronner dans mes mains.
J'entendis alors Jésus me dire : " C'est mon cadeau d'anniversaire pour toi.
Tu vois, je ne t'ai pas oubliée!'
Avec un beau sourire, le jeune garçon ressortit et je ne le revis jamais. Nous étions en 1948
et j'avais 24 ans. peu de temps plus tard, j'eus l'occasion de prê^cher mon premier sermon en
chinois dans l'église. J'étais en Chine depuis moins d'un an.
Nous engageâmes un professeur de langue chinoise pour nous perfectionner. J'étais très
occupée. Le sel nous parvenait en blocs et devait être raffiné ; le lait venait d'une famille mongole
qui avait des chèvres dans le pays et l'eau était charriée d'un ruisseau proche. Par contre, nous
n'avions pas d'électriité. Notre éclairage fut une simple bougie jusqu'à l'obtention d'une petite lanterne
importée de Suède, ce qui était un vrai luxe. La plupart des gens utilisaient une assiette d'argile
remplie d'huile avec une méche flottante. Inutile de dire que la lumière était si faible qu'il était
impossible alors de lire, de sorte que tout le monde se couchait tôt.
Je jouais d'un petit orgue à pompe dans l'église, je chantais les cantiques en chinois et
écoutais les sermons dans cette langue avec beaucoup d'attention.